Partie en vacances avec ses grands-parents et son petit frère, Laure, presque quatorze ans, voit sa vie paisible d’enfant gâtée s’effondrer. Pendant une belle nuit d’été dans leur maison d’Antibes, son père se suicide d’un coup de revolver. Retrouvant des cahiers de notes, des manuscrits jamais publiés, elle cherche inlassablement à comprendre ce qui a pu le pousser à cet acte violent et si cruel. Était-il trop ambitieux, lui qui voulait être écrivain, mais que les éditeurs refusaient, incapable d’aimer, indifférent comme le nom du bateau sur lequel ils naviguaient ? Laure Protat a aujourd’hui vingt-neuf ans et vit à Paris. Son texte résonne comme un cri de désespoir et d’amour vers un père disparu sans laisser d’explication. Elle écrit joliment, utilise le « tu » pour s’adresser à celui qui lui manque tant. Elle réussit ainsi à faire réfléchir sur l’intérêt des questions existentielles, souvent nombrilistes, qui amènent à l’ennui, au spleen et à l’autodestruction. Longtemps hantée par ce drame, elle se voit comme l’héritière, le double de cet homme écorché, puis semble revenir à la vie. Ce premier roman bien construit – véritable thérapie – est émouvant, car sincère et visiblement vécu.
L’Indifférent
PROTAT Laure