En juillet 1940, le gouvernement du maréchal Pétain crée une Cour suprême de justice, dont il nomme les membres, chargée de juger les anciens ministres ou leurs subordonnés qui auraient « trahi les devoirs de leur charge ». Au printemps 1942, selon le souhait d’Hitler, sont traduits devant cet organisme Edouard Daladier, le général Gamelin, Guy La Chambre, Robert Jacomet et Léon Blum, accusés d’être responsables d’une guerre qu’ils avaient, en outre, mal préparée. Devant la vigoureuse défense des inculpés, le procès est suspendu, mais ils restent prisonniers. Après avoir brièvement présenté les événements de juin 1940 et le passé des accusés, l’auteur cite des extraits des débats et s’efforce de stigmatiser cette parodie de justice. L’intention est louable, mais quel lectorat cible-t-il ? Les spécialistes, très au fait des arcanes judiciaires et des compromissions de l’époque, risquent de trouver l’analyse légère et, à l’inverse, pour d’autres, moins de détails et un plus grand effort de synthèse auraient clarifié le propos.
L’infamie : le procès de Riom février-avril 1942
BREDIN Jean-Denis