Ce rĂ©cit suit, dans le dĂ©sordre, la philosophe Simone Weil de Paris Ă Marseille, New York et Londres (1940-1943), pour revenir à « Normale Sup. », Ă son agrĂ©gation (1931), Ă ses annĂ©es d’enseignement au Puy et Ă Auxerre oĂč elle effarouche parents et enseignants en participant aux manifestations de la CGT. Voulant sâimprĂ©gner de la condition ouvriĂšre, Simone travaille chez Renault et Alsthom (1934-1935), avant de sâengager dans les Brigades internationales en Espagne (1936). ParallĂšlement, elle poursuit ses recherches philosophiques et, non baptisĂ©e, Ă travers civilisation grecque et hindouisme, « adhĂšre totalement aux mystĂšres de la foi chrĂ©tienne ». En 1932, elle retrouve Boris Souvarine, avec Breton, Eluard, Bataille, Queneau, dans un cercle communiste. Mais Simone, quoique de famille aisĂ©e, vit pauvrement, sâalimentant en dĂ©pit du bon sens, obnubilĂ©e par lâinjustice de la condition ouvriĂšre ; rĂ©volutionnaire mais antistalinienne ; juive mais anti-judaĂŻque ; « dâune Ă©rudition et intelligence exceptionnelles avec un Ă©trange goĂ»t du risque gratuit, voire du sacrifice inutile ».
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Lâauteure, toujours excellente (Ă ce soir, NB octobre 2001), a voulu « agrandir le cercle des amoureux de Simone » quâelle admire. Elle ne dissimule cependant pas son exaltation ni sa tendance Ă l’autoflagellation et Ă lâanorexie, et sâinterroge, lucidement, sur « le mystĂšre dâune vie brisĂ©e Ă trente-quatre ans dans le feu de la recherche de la VĂ©ritĂ© ». Remarquable ouvrage.