L’instant de grâce

VIOLLIER Yves

Pierre-Jean David d’Angers prépare le salon de sculpture de 1824… Il travaille à une oeuvre de commande : un hommage au général vendéen Bonchamps. Pourtant très sensible aux idéaux républicains, il veut l’exécuter gratuitement. En reconnaissance. Tout en travaillant, David revoit en effet son passé : 1793, il a cinq ans lors d’un combat entre les « blancs » et les « bleus ». Cinq mille républicains sont faits prisonniers. Blessé à mort, le général royaliste les gracie avant de mourir. Le père de Pierre-Jean faisait partie des graciés. Yves Viollier, spécialiste du roman historique (Même les pierres ont résisté, NB novembre 2012), retrace la genèse d’une oeuvre. Celle, remarquable, du sculpteur néoclassique David d’Angers, à la gloire du geste magnanime de Charles Artus de Bonchamps. Fiction et vérité historique sont intiment mêlées. Un beau sujet que ce moment d’humanité dans la barbarie des guerres civiles, qui laisse filtrer l’attachement de l’auteur à ses racines. Le récit, toujours puissamment évocateur, rythmé par l’évocation alternée du sculpteur et du général, allie vigueur et fluidité. L’émotion est au rendez-vous, sans pathos. Une réussite. (J.D. et C.R.P.)