Un village, une maison, un portail quâon referme derriĂšre soi. Câest le matin, un homme et la narratrice partent pour une promenade, un vaste tour dans la campagne. Parler est vite inutile : « bientĂŽt, il nây a plus de langage, seulement des impressionsâŠÂ» Au rythme de ses pas, chacun, comme en immersion, participe de la nature, dĂ©pris de soi-mĂȘme, happĂ© par ce qui lâenveloppe, la vĂ©gĂ©tation changeante, les senteurs, lâair qui joue sur la peau, les toits aperçus au loin⊠Deux heures plus tard, restera, Ă jamais peut-ĂȘtre, le souvenir dâun moment apaisĂ© et uni.
Un petit livre Ă quatre mains, dĂ©licat et Ă©lĂ©gant avec jaquette, tout en hauteur, au papier ivoirĂ©, aux feuillets cousus. Une histoire qui nâen est pas une, et paradoxalement beaucoup plus ⊠lâexpĂ©rience dâun temps arrĂȘtĂ© sur la beautĂ© et la simplicitĂ© dâun monde rural oĂč la campagne, ses sentiers, ses arbres dissĂ©minĂ©s, ses prĂ©s et ses haies, appellent à « Ătre », comme une Ă©vidence. Anne Collongues, dans un texte resserrĂ© oĂč chaque mot a sa place, nous donne des Ă©motions en partage, comme autre forme dâun « temps retrouvĂ© », dans lequel les encres de Patrick Devreux â prĂ©sentes et Ă©vanescentes â entrent en rĂ©sonance. (M.T.D. et C.B.)