L’économiste Rodney est chargé de mission sur les problèmes de pauvreté auprès du Secrétaire Général des Nations unies. Il épouse Vicki, jeune Vietnamienne, rencontrée lors d’un de ses voyages. Leur mariage est l’occasion d’une nouba à la fois loufoque et somptueuse à laquelle participe Jason, amant de la jeune mariée et spécialiste des poissons, aussi difficiles à comptabiliser que les pauvres.
Ce long roman, souvent compliqué, est le prétexte pour Tancrède Voituriez (L’engagement, NB juin 2007) de dénoncer le vide sidéral qui existe entre d’une part, le train de vie – belles maisons, fêtes en tous genres, alcool, drogue, sexe… – de tous ceux qui, avec l’appât du gain et du pouvoir, essaient d’éradiquer la misère, et d’autre part, le sort du milliard d’êtres humains qui vivent sous le seuil de pauvreté, réduits à devenir un terrain d’expérimentation. La mondialisation crée des situations choquantes. Le mélange d’une intrigue légère, convenue, avec un zeste d’érotisme, et le sérieux d’un problème grave, donne au final un résultat médiocre. La cause de la pauvreté paraît mal servie dans cet ouvrage où la dérision l’emporte sur l’analyse économique.