Après un copieux repas Lion somnole dans la savane quand, soudain, le voilà qui se met à rapetisser tant et tant qu’il manque de se noyer en glissant au bord de la rivière. Gazelle qui passait par là le sauve, l’examine, le reconnaît : c’est lui qui a hier dévoré sa maman. Elle décide de le rejeter à l’eau. Non ! Lion s’excuse, négocie, je vais te consoler, t’offrir des fleurs, chanter et même, maintenant que je suis minuscule, tu peux me manger. Gazelle se met à pleurer et Lion de l’embrasser grossit, grandit.
Il manque peut-être un doigt de magie pour expliquer ce mystérieux changement qui permet au dialogue de s’installer, un court instant, entre le chasseur et le chassé, puis la nature reprend ses droits. L’album aborde le thème de la mort, du rôle du prédateur, de la chaîne alimentaire. Le texte, court, laisse une grande place à de belles illustrations à la gouache, mélange de grands aplats de couleurs vives pleine page, collages, et enchaînement de cases aux nuances douces.