Lisahohé.

Après quinze ans d’absence, Monsieur A. revient à Lisahohé, petite ville de l’intérieur d’un pays d’Afrique (le Togo d’où l’auteur est originaire ?) qu’il a quittée après son baccalauréat. Arrivé par le bus, installé sommairement à l' »Auberge de la Savane », il se laisse porter au gré des souvenirs et des rencontres : touristes allemandes, anciens camarades, notables… « Africain de nationalité allemande », il évoque sa haine pour son père, la tentative de suicide de sa soeur, ses expériences sentimentales, et se trouve mêlé à des intrigues politiques douteuses. Le récit, rédigé à la première personne, enchaîne les épisodes brefs et décousus, sur un ton neutre, en virtuose du passé simple et de la description minutieuse qui ne laisse guère de place à l’émotion. Passé et présent se télescopent dans l’ambiguïté et le non-dit. Il se dégage de ce premier roman une atmosphère douce-amère, entre confusion et poésie, qui, sans avoir l’air de rien, par petites touches comme une peinture impressionniste, dit beaucoup de choses sur l’Afrique et le dit bien.