Le « printemps arabe » a fait naître en Occident l’espoir d’une démocratie parlementaire dans les pays à majorité musulmane. Nombreux sont maintenant ceux qui pensent qu’il y a incompatibilité absolue entre ce régime politique et cette religion. Il est vrai que le Coran n’est pas reçu par ses fidèles comme un livre inspiré, tels l’Ancien Testament ou les Évangiles, mais comme l’oeuvre d’Allah. Tout doute ou discussion est donc condamnable. Et la recherche de l’unité, de l’« Oumma », semble exclure tout débat. La réalité est beaucoup moins simple. L’islam n’est pas un bloc. Il est composé de nombreux courants dont certains, tels le soufisme, sont ouverts. Et il est localement imprégné de traditions différentes, comme en Indonésie ou au Maroc. Polytechnicien et chercheur au CNRS, Philippe d’Iribarne s’intéresse de longue date aux cultures diverses confrontées à la mondialisation. Cette étude, tout à fait d’actualité, comporte des redites et d’abondantes citations, et aurait sans doute gagné à une expression plus claire et plus construite, mais elle offre au lecteur des analyses fines et intéressantes. Elles permettent de mieux comprendre les événements qui se déroulent dans les pays arabes méditerranéens sous nos yeux inquiets et interrogateurs.
L’islam devant la démocratie
IRIBARNE Philippe d'