Livia Grandi ou le souffle du destin.

Dans l’Europe d’après-guerre, trois familles vivent de l’art du verre et du cristal. L’une est fixée à Murano, où Alvise Grandi confie à sa petite-fille Livia le secret de fabrication qui a fait la célébrité de sa verrerie. L’autre est fixée à Metz, où l’entreprise du vitrail est dirigée par un homme droit et sincère qui, amoureux de Livia, l’épouse, l’installe dans sa maison et se désespère de la voir s’étioler dans cette atmosphère austère. La troisième a été la plus meurtrie par la guerre : Allemands des Sudètes, expulsés de chez eux, ils arrivent en Allemagne dans un camp de réfugiés. Avec art, l’auteure entrecroise les destins de tous ces personnages, en donnant un aperçu du monde de l’époque et en centrant cette saga sur deux femmes de caractère et de passion, la Vénitienne et l’Allemande (rappelant Valentine ou le temps des adieux, NB juin 2002). En 1945, les souffrances endurées sont très présentes mais Theresa Révay réussit là un excellent roman, instructif et attachant jusqu’au bout.