On enterre Peron le jour de sa naissance, son pĂšre peu aprĂšs. Nito naĂźt sous le signe de la mort. Enfant intelligent, Ă©levĂ© par une mĂšre grassouillette nourrie de telenovelas, il dĂ©couvre le sexe Ă lâadolescence, connaĂźt dâintenses expĂ©riences. Puis il se cherche un peu, avant de se faire exploiter par un pasteur douteux, Ă©bloui par son talent Ă dire et prĂ©dire la mort dont Nito dĂ©crit les modalitĂ©s et les Ă©tapes avec une dĂ©lectation mĂ©dicale. Un artiste plasticien le recrute ensuite pour Ă©laborer des pratiques funĂ©raires rĂ©volutionnaires. Celles-ci ont le fructueux mĂ©rite dâescamoter lâangoisse des fins derniĂšres et leur succĂšs devient mondialâŠÂ Dans une construction dâabord dĂ©concertante, les projets du plasticien sâĂ©laborent par des dialogues successifs et passages en italique intercalĂ©s dans le rĂ©cit chronologique. Les situations et rĂ©flexions sont dĂ©veloppĂ©es avec une prolixitĂ© cynique moqueuse. Ă travers la biographie du hĂ©ros, MartĂn CaparrĂłs analyse sur des registres divers la relation mĂšre/fils et lâimpact de lâabsence du pĂšre, aussi bien que la dĂ©moralisation de la sociĂ©tĂ© argentine ou le dĂ©ni actuel de la fin inĂ©luctable⊠Tout cela dans un ensemble fĂ©roce, pĂ©nĂ©trant, dâune bouffonnerie macabre.
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CAPARRĂS MartĂn