Pendant deux années la narratrice accompagne sa mère sur le rude chemin de la fin de vie. Bien qu’octogénaire, cette femme active, indépendante, autoritaire, entend gérer elle-même une maladie qu’elle croit pouvoir maîtriser. Elle écarte les conseils judicieux de sa fille, choisit les médecins en fonction de leur gentillesse, préfère un petit hôpital peu qualifié. La narratrice se désespère d’être impuissante, à son chagrin s’ajoute un sentiment d’échec. Lorsque la maladie s’aggrave, le dialogue devient impossible avec une femme brisée.
Comme dans son précédent roman, Entre nous (NB décembre 2004), Elisabetta Rasy mêle fiction et réalité. Habile à décrypter les ressorts secrets de l’âme humaine, elle exprime avec infiniment de finesse et de vérité les tourments d’une fille confrontée à la maladie incurable de sa mère, le face à face entre les deux femmes… Les relations avec le corps médical, les aides-soignantes, sont décrites avec intelligence et justesse. Ce parcours douloureux, hélas si quotidien, ne peut manquer d’émouvoir profondément.