Après Les temps hypermodernes et un essai sur Le bonheur paradoxal : la société d’hyperconsommation (NB juin 2006), le philosophe Gilles Lipovetsky développe le concept de l’hyperculture ou culture-monde, issu de la mondialisation. Il en propose une interprétation ouverte, multidirectionnelle, ambivalente. Hervé Juvin, sociologue, donne au contraire une lecture plus pessimiste de ce phénomène, le ramenant à une hégémonie du capitalisme. Après avoir exposé chacun leur pensée dans un chapitre, Pierre-Henri Tavoillot engage dans une troisième partie une discussion avec les deux protagonistes, dans laquelle ils analysent plus précisément leurs divergences.
Après vingt années de débats et de controverses sur la mondialisation, le recul est suffisant pour élargir et enrichir la pensée. Si la lecture de cet ouvrage est difficile sur le fond, la forme claire et concise permet de saisir les enjeux de cette profonde mutation. La perte des repères sociaux, économiques et culturels ouvre une période passionnante dans l’histoire de l’humanité : Hervé Juvin et Gilles Lipovetsky nous y invitent sans démagogie ni facilité. Un ouvrage à parcourir ou à lire par tous ceux qui veulent sortir du conflit entre « la fin de l’histoire » et le « choc des civilisations ».