Une historienne de la photographie tombe par hasard sur des lettres et des photos envoyées du front, dès septembre 1914, par le jeune officier Alban de Willecot. Il y est question d’une jolie Diane dont il est amoureux. Celle-ci attise la curiosité de la chercheuse qui découvre dans son journal intime de sombres histoires de famille. L’étude des photos trahit par ailleurs un aspect caché de la Grande Guerre. Le destinataire des lettres, Anatole Massis, célèbre poète et photographe, l’intéresse aussi. L’histoire se poursuit jusqu’aux pires heures de l’Occupation et aux amours actuelles de l’universitaire.
Hélène Gestern, lauréate du prix CBPT 2015 pour Portrait d’après blessure (NB novembre 2014) confirme son talent dans cet ouvrage qu’elle dédie à « l’absent », celui qu’elle a tant aimé et dont le souvenir hante les pages. Elle compose un récit aux multiples facettes, bouleversantes, révoltantes, délicates voire surannées, dramatiques aussi : la qualité de l’écriture repose sur l’intensité de l’émotion. Les photos suggèrent en demi-teinte des tableaux d’un réalisme troublant. Le passé dévoile peu à peu ses secrets en une construction élégante malgré un rythme un peu lent. Suivant de près les drames de l’Histoire, un roman sensible et attachant. (V.M. et B.Bo.)