De son enfance elle ne garde quâune blessure au bras. La petite fille qui ne voulait pas grandir a gravi brillamment les Ă©chelons de la rĂ©ussite. La conquĂ©rante animĂ©e du dessein de vaincre et de maĂźtriser est devenue « la plume » dâun ministre. Elle a enfoui au plus profond dâelle-mĂȘme son enfance provinciale et sa liaison avec son premier amour, devenu assez vite quantitĂ© nĂ©gligeable. Sur la route qui la mĂšne au chevet de son pĂšre mourant elle percute un cerf, recueille son dernier souffle et sâeffondre. Sa vie part en Ă©clats. Ce premier livre Ă lâĂ©criture ciselĂ©e est portĂ© avec fougue par la narratrice. Lâenvie dâen dĂ©coudre avec les hommes, nĂ©cessaire dans ses Ă©tudes et sa carriĂšre, explose et se dĂ©lite dans le choc avec lâanimal. La carapace disparaĂźt, les autres sâĂ©loignent et elle se retrouve seule, sâidentifiant au cerf, lâinnocent dont la mort fait rejaillir les plus profonds souvenirs de son enfance. Un roman de la mĂ©tamorphose. Une histoire triste, sans espoir et parfois obscure, pour le lecteur qui risque de se perdre dans ce labyrinthe existentiel.
L’odeur du minotaure
RICHEZ Marion