L’oeil du léopard

MANKELL Henning

1969. Hans Olofson, vingt-cinq ans, débarque à Lusaka, en Zambie. Il est venu accomplir le rêve de son amie Janine, décédée : se rendre dans une mission où vécut un Suédois. Rien dans son enfance au milieu des forêts du Nord ne l’y prédisposait, mais il restera en Zambie dix-neuf ans, contremaître puis propriétaire d’un élevage de poules. Choqué par le racisme et le mépris des ex-colonisateurs, il essaie de mettre en place avec ses employés noirs des relations qui ne soient pas fondées sur l’oppression/soumission, la haine et la peur. Mais un Blanc peut-il comprendre l’Afrique ? Dans ce roman publié en 1990 en Suède, Henning Mankell dresse un tableau sombre d’une Zambie décolonisée, en proie à la corruption et à la rapacité (Le cerveau de Kennedy, NB avril 2009). À la fois réflexion sur les relations interculturelles, les différences irréductibles de mentalité, et sur le sens de l’existence, cette chronique captivante est innervée par une tension permanente, la crainte d’un drame imminent, alimentée par la peur frôlant la paranoïa des colons blancs. L’alternance des années de jeunesse suédoises et des années africaines donne de la profondeur au destin du héros, dont les dernières pensées, sans regret ni amertume, montrent un apaisement.