Gennaro, jeune chĂŽmeur napolitain « s’en sort » tant bien que mal, en rendant divers petits services avec son scooter. Le jour oĂč Don Rafele, le parrain du « Quartier », le convoque, il nâen mĂšne pas large. MĂȘme si lâentrevue semble anodine, l’engrenage est lancĂ©. Peu Ă peu, sous la protection et surtout la surveillance de Paolino, colosse violent et cruel, il se voit contraint dâaccomplir des besognes de plus en plus ignobles. Lâargent rentre facilement, mais Gennaro prend conscience progressivement de l’horreur de ses actes et ne supporte plus dâĂȘtre devenu un âcamorristeâ. Comment se libĂ©rer ?
Â
Gennaro est le narrateur ; il parle la langue populaire de Naples, remarquablement rendue par Serge Quadruppani qui avait dĂ©jĂ traduit Le naufrageur (NB juin 2007). Nous entrons de plain pied dans la Camorra â et dans lâĂąme du hĂ©ros. Journaliste nĂ© Ă Naples, lâauteur peint avec conviction et prĂ©cision un monde pourri par la drogue, le trafic dâarmes, le racket, la guerre entre les clans, les meurtres innombrables. Genarro est de moins en moins naĂŻf et la vigueur de ses propos crĂ©e lâempathie. On sortirait du livre un peu sonnĂ© si lâauteur nâavait finalement choisi lâespoir.