L’Offense

DE FILIPPO Francesco

Gennaro, jeune chômeur napolitain « s’en sort » tant bien que mal, en rendant divers petits services avec son scooter. Le jour où Don Rafele, le parrain du « Quartier », le convoque, il n’en mène pas large. Même si l’entrevue semble anodine, l’engrenage est lancé. Peu à peu, sous la protection et surtout la surveillance de Paolino, colosse violent et cruel, il se voit contraint d’accomplir des besognes de plus en plus ignobles. L’argent rentre facilement, mais Gennaro prend conscience progressivement de l’horreur de ses actes et ne supporte plus d’être devenu un “camorriste”. Comment se libérer ?

 

Gennaro est le narrateur ; il parle la langue populaire de Naples, remarquablement rendue par Serge Quadruppani qui avait déjà traduit Le naufrageur (NB juin 2007). Nous entrons de plain pied dans la Camorra – et dans l’âme du héros. Journaliste né à Naples, l’auteur peint avec conviction et précision un monde pourri par la drogue, le trafic d’armes, le racket, la guerre entre les clans, les meurtres innombrables. Genarro est de moins en moins naïf et la vigueur de ses propos crée l’empathie. On sortirait du livre un peu sonné si l’auteur n’avait finalement choisi l’espoir.