François s’engage à dix-huit ans, non par vocation militaire, mais pour ne pas être une charge pour sa mère à la mort de son père en 1921. Démobilisé, il devient comptable et se marie. Gratter du papier l’ennuie, son mariage est et restera un désastre ; quand une occasion se présente il devient officier dans l’armée coloniale. Il y fera une carrière riche et plus qu’honorable puisqu’il prend sa retraite en 1960 comme colonel, commandeur de la légion d’honneur. Ses affectations remplissent son existence car sa vie familiale est quasi inexistante.
Écrit à la première personne, le livre sonne comme une biographie, énumération précise des différents postes, avec en toile de fond l’histoire française des conflits coloniaux et avec l’Allemagne. Mais Xavier Houssin n’est en rien militaire ; né en 1955, il est écrivain (romans et poésie). Il n’en reste pas moins que sa description d’un homme désabusé, malheureux en ménage et qui n’existe que dans l’armée, sonne parfaitement juste. Il finira par trouver le bonheur mais ce sont les circonstances qui l’y conduiront, non sa volonté. Bien écrit, le livre est d’une lecture agréable et c’est un beau portrait d’un honnête homme indécis qui se laisse ballotter par le destin. (E.G. et C.-M.T.)