Gigantissime, trĂšs moche, il fait dâautant plus peur que sa rĂ©putation, trĂšs Ă©tendue, est Ă©pouvantable. Son existence est si facile quâil a pris « la grosse tĂȘte » et se croit invulnĂ©rable. Il est Ă la limite de lâennui quand une rencontre inopinĂ©e donne un grand coup dans lâaile de son orgueil aussi dĂ©mesurĂ© que lui. Tant dâinnocente candeur, câest trop pour lui. Le voici dĂ©stabilisĂ©, dĂ©sarmĂ© et ça lâirrite beaucoup. Mais aucune de ses gesticulations (dĂ©mesurĂ©es elles aussi) nâatteint son but.
La profusion des adverbes, la tournure des phrases un peu longues et alambiquĂ©es, lâextrĂȘme richesse du vocabulaire et la densitĂ© du texte rendent la lecture malaisĂ©e pour un enfant seul. Il faut impĂ©rativement le lire avec lui. Ăa commence un peu comme La belle et la bĂȘte mais la fin nâa rien Ă voir. Le « coup » de la mort subite est dĂ©routant, dĂ©mesurĂ© lĂ encore. On reste sur sa faim dâautant quâon Ă©tait mis en appĂ©tit par un pique-nique plutĂŽt prometteur. La joliesse des aquarelles, leur cadrage drĂŽle et expressif, leur dynamisme dans le mouvement viennent trĂšs heureusement au secours de cette chute qui coupe court Ă bien des effets.