Loin, chez personne

SIGWARD Valérie

&

 

La narratrice part sur les routes avec sa soeur et les deux enfants de celle-ci, Wilfrid (Riri) et Jeffrey, dĂ©busquer, chez lui, leur pĂšre qui les a abandonnĂ©es. La route est dĂ©serte et longue, les hĂŽtels rares et miteux ; Riri dĂ©clame Ă  la chaĂźne vĂ©ritĂ©s et absurditĂ©s, tandis que Jeffrey, autiste, se mure dans des silences obstinĂ©s. Les femmes Ă©laborent avec angoisse et dĂ©rision les scĂ©narii possibles de retrouvailles tout en essayant d’expliquer ce silence paternel complet depuis leur enfance, qui les a livrĂ©es au dĂ©sarroi.

 

ValĂ©rie Sigward use de phrases prĂ©cises et cruelles. Les relations entre les soeurs sont dures et les rĂ©parties cinglantes de Riri bien trop matures pour un enfant de sept ans. Le pĂšre, fantomatique, met en relief la fragilitĂ© des ĂȘtres, l’immaturitĂ© des adultes. Mais le “linge sale” ne se lave pas toujours bien en famille
 AprĂšs La fugue (N.B. mai 2006), un court roman cynique dont la brutalitĂ© rend bien le tragique de la situation.