Loin des forêts rouges est le bilan désabusé d’un Occidental en mission à Saint-Pétersbourg en 1991, à l’heure où un nouveau régime, déjà en faillite, balaie les cendres du communisme. À l’aide de quelques mots d’anglais et de mimiques, l’auteur échange avec son hôtesse réflexions et souvenirs curieusement similaires. Tous deux, journalistes, nés avant guerre, issus de milieux modestes mais élèves brillants, ont échappé à l’usine. Mais alors que, trompés par la propagande soviétique et la complicité des politiciens et intellectuels de gauche, les paysans et ouvriers français, victimes de l’injustice sociale, aspiraient au paradis communiste, la majorité des Russes, privée de liberté, vivait dans des conditions plus difficiles encore.
Aujourd’hui comme hier, il se trouve toujours des hommes, avides d’argent et de pouvoir, pour détruire les rêves. Quant aux autres, accrochés à l’espoir d’un monde meilleur, ils ne voient que ce qu’ils ont envie de croire. Ce petit livre autobiographique tout en demi-teinte, écrit simplement par un spécialiste de la langue française (Au plaisir des mots, N.B. mars 2005), distille une émotion douce-amère.