Un banal froissement de tôles sur une route nationale belge fait craindre le pire au chauffeur du corbillard endommagé : René, bientôt cinquante ans, croque-mort consciencieux, tient à son existence lisse et sans heurts. Pourtant sa tranquillité connaît quelques remous depuis qu’il a accepté, à l’invitation de son voisin d’origine turque, d’assister au mariage de son frère cadet, mariage traditionnel arrangé par les familles. Bien malgré lui, René est mêlé aux histoires de coeur du jeune marié, dont l’amour éperdu pour une cousine s’est soldé par une cuisante humiliation. Sur le ton de l’humour, Armel Job poursuit, après Les eaux amères (NB mai 2011), son étude amusée de moeurs. Le récit des noces et de leurs conséquences se tisse à travers la voix des personnages qui prennent tour à tour la parole – en particulier les adolescentes qui, d’habitude, n’ont que le droit de se taire. L’auteur a des accents militants pour souligner le courage des femmes qui cherchent à s’extraire du carcan familial, voire religieux, et mettent leur vie en danger. La construction est habile et le suspense maintenu jusqu’au bout, mais l’écriture manque de relief.
Loin des mosquées
JOB Armel