Sur la côte nord de la Bretagne, le domaine du baron de Breganog est le repère de naufrageurs qui attirent les navires en perdition par des leurres. Ces pratiques, interdites par Louis XIV et passibles du bagne, sont découvertes et Marion, jeune orpheline hébergée dans le château, est arrêtée avec les criminels. Liant son sort à Annelize, chef d’une troupe de faux-monnayeurs, elle échappe à ses geôliers grâce à un subterfuge. À la fois convoitée et détestée, la jolie Marion est finalement arrêtée, déportée dans les îles et mariée de force à un colon cacochyme. Son avenir dépend du beau Julien de Palloix, lieutenant d’une galère royale.
Riche d’aventures, le récit mêle fabuleux, superstitions et références historiques. L’auteur a le talent narratif d’un grand conteur populaire (La fille de l’archer, NB septembre 2012). Les descriptions géographiques – Bretagne, Marseille, outre-mer – sont fouillées et évocatrices. La critique sociale n’est pas oubliée : à Versailles, il y a un « roi qui danse et qui chante », loin des préoccupations d’un peuple souffrant et nécessiteux. Les personnages, quoique caricaturaux, restent crédibles. Dans un style familier quelque fois trivial, les dialogues rythmés donnent vie à cette fantaisie parodique dont on attend le second épisode. (M.Bi. et A.-C.C.-M.)