Lors dâune promenade en forĂȘt, Alih, le jeune fils du sultan, est tombĂ© sous le charme dâun oiseau-lyre, de son plumage et de son chant. Il veut en faire son ami, profite dâun coup de vent qui blesse lâanimal pour lâemmener chez lui. Mais lâoiseau-lyre dĂ©pĂ©rit hors de sa forĂȘtâŠÂ  Que peuvent toutes les richesses de lâOrient contre la soif de libertĂ© ? Suffit-il de dire « je le veux » pour que lâautre devienne votre ami ? MĂȘme dorĂ©e, une cage reste une cage, lâenfant-roi, petit mĂąle imbu de sa supĂ©rioritĂ©, refuse de lâadmettre alors que sa soeur compatit Ă la dĂ©tresse de lâoiseau ;elle le libĂšre parce quâelle lâaime comme il lâavait enfermĂ© parce quâil lâaimait. La symĂ©trie des deux scĂšnes est parlante. Dans ce conte cruel, pas de place pour la compassion : lâoiseau ne pardonne pas Ă Alih, la rancune comme lâamour ne se monnayent pas. Lâexotisme poĂ©tique des images dessine le cadre oriental stylisĂ© de ce rĂ©cit dâapprentissage. Peut-ĂȘtre la violence des sentiments nâest-elle audible que dans lâailleurs de la fiction. (C.B.)
L’oiseau-lyre
GUILBERT Nancy, MICHEL Valérie