L’oiseau-lyre

GUILBERT Nancy, MICHEL Valérie

Lors d’une promenade en forĂȘt, Alih, le jeune fils du sultan, est tombĂ© sous le charme d’un oiseau-lyre, de son plumage et de son chant. Il veut en faire son ami, profite d’un coup de vent qui blesse l’animal pour l’emmener chez lui. Mais l’oiseau-lyre dĂ©pĂ©rit hors de sa forĂȘt
  Que peuvent toutes les richesses de l’Orient contre la soif de libertĂ© ? Suffit-il de dire « je le veux » pour que l’autre devienne votre ami ? MĂȘme dorĂ©e, une cage reste une cage, l’enfant-roi, petit mĂąle imbu de sa supĂ©rioritĂ©, refuse de l’admettre alors que sa soeur compatit Ă  la dĂ©tresse de l’oiseau ;elle le libĂšre parce qu’elle l’aime comme il l’avait enfermĂ© parce qu’il l’aimait. La symĂ©trie des deux scĂšnes est parlante. Dans ce conte cruel, pas de place pour la compassion : l’oiseau ne pardonne pas Ă  Alih, la rancune comme l’amour ne se monnayent pas. L’exotisme poĂ©tique des images dessine le cadre oriental stylisĂ© de ce rĂ©cit d’apprentissage. Peut-ĂȘtre la violence des sentiments n’est-elle audible que dans l’ailleurs de la fiction. (C.B.)