Conséquence notable du changement climatique, le monde traverse aujourd’hui une crise écologique, désastreuse pour la survie du genre humain. Cette perspective ne bouleverse pas les politiques dont les grands rassemblements n’aboutissent qu’à des accords bancals. Les États leaders mondiaux sont ou des dictatures peu concernées dans l’immédiat, ou des démocraties dont le fonctionnement paraît limité aux votes pour des représentants sans idéaux et manipulés par un noyau d’oligarques obnubilés par le pouvoir et l’argent. Par des fusions et privatisations de grandes entreprises, par une utilisation complaisante de la télévision et un rôle éminent laissé aux lobbys, une minorité d’individus en autarcie intellectuelle pille la terre.
Poursuivant son analyse de la dégradation de l’environnement humain (Comment les riches détruisent la planète, NB mars 2007 ; Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, NB mars 2009), Hervé Kempf stigmatise ceux qu’il en juge coupables à cause de leur égoïsme et de leur foi infondée en une croissance salvatrice. Ciblant les « hyper-riches », complices des technocrates imbus de leur savoir, il lance un nouvel appel sans nuances, et ne fournit pas de remède. Incantation ? Utopie ? Peut-être, mais aussi un constat facile à lire qui invite chacun à un sursaut et à une pratique démocratique “vertueuse”, concertée, désintéressée, renseignée.