Quatre sexagénaires se retrouvent à Santiago du Chili, trente-cinq ans après le coup d’État du général Pinochet et la chute du gouvernement Allende. Revenus d’un long exil, ils essaient de reprendre leurs marques dans une Santiago qu’ils ne reconnaissent pas. Autrefois ils étaient jeunes et se battaient pour leurs idéaux. Ils ont dû partir pour ne pas être jetés en prison, torturés, voire tués comme beaucoup de leurs compagnons. Leur vie et leur jeunesse se sont déroulées ailleurs, dans des pays étrangers dont ils ont maintenant la nostalgie.
Luis Sepúlveda (La lampe d’Aladino et autres histoires pour vaincre l’oubli, NB février 2009) trace le portrait de ces hommes avec humour et recul : « Plus gros, plus vieux, chauves et la barbe blanchie, ils projetaient encore l’ombre de ce qu’ils avaient été ». D’une plume légère et détachée, il évoque à nouveau ces événements auxquels il a lui-même participé, entraînant ses protagonistes dans des situations pleines de drôlerie et de cocasserie. Un joli livre, très plaisant à lire.