Trois frères évoquent leur enfance à Buenos Aires à la fin du siècle dernier. Ils devaient rendre visite toutes les semaines à deux tantes, deux vieilles filles. Chez elles, ils étaient intrigués par une énorme pendule en forme de cathédrale, la clé avait disparu, et pourtant il arrivait que les aiguilles bougent. Était-ce dû à l’intervention du voisin, le serrurier-horloger veuf, un vrai mystère, celui-là. Ancien boxeur, aurait-il connu les deux vieilles filles ? Tous les soirs, au dîner, le père racontait l’histoire de ce Justino, imaginait, brodait, enjolivait. La mère renchérissait ou protestait. Vrai, faux, les trois frères étaient tout oreilles. Dans ce récit à trois voix, mais une seule plume, naturelle, humoristique, un rien goguenarde, sans fioriture (cf. Tous les Funes, N.B. décembre 2005), se trouvent tout le mystère, le merveilleux et les ombres d’une histoire familiale décryptée avec tendresse et respect.
L’Ombre du boxeur
BERTI Eduardo