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Imaginez une nouvelle incarnation du Fils de Dieu, en Italie, à une époque qui ressemble beaucoup à la nôtre. Perspective romanesque prometteuse, après un prologue où Dieu le Père, inquiet, autorise Satan à contrer ce projet ! Et vous voici plongé dans le tourbillon qui agite le Vatican, les médias et les politiciens, tandis que le Christ, apparu à Naples, remonte vers Rome, semant quelques miracles sur sa route. Votre rythme ralentit beaucoup avec les réflexions théologiques que l’événement suscite chez le Pape et ses cardinaux, et le suivi des échanges entre Dieu, Père et Fils : leurs relations complexes pourraient offrir à Satan une fêlure dans laquelle celui-ci travaille à s’engouffrer. Allons, l’Apocalypse annoncée par les Écritures n’aura pas encore lieu, mais la cauda pourrait vous alarmer : « L’Éternité vieillit aussi, le Mal est son unique distraction »…
Dans la même veine que Conclave (N.B. juin 2005), Roberto Pazzi montre qu’il connaît aussi bien la Bible que les arcanes du Vatican et du Quirinal. Ce roman iconoclaste, inattendu, fait hardiment parler Marie, Gabriel ou Lazare (et Joseph en homosexuel repenti !). Son ironie jauge notre modernité à la balance oubliée du Bien et du Mal.