L’ombre d’un homme

Il est riche, ils sont pauvres ; il est seul, ils sont trois. Est-ce l’unique raison qui pousse Alfred Vigneux, le propriétaire de l’immeuble, à proposer à Adèle de s’installer avec sa famille dans l’appartement au-dessous du sien, contre un dîner chaque soir ? Après la découverte des dossiers de son père, le vieil homme s’est fixé une mission qu’il accomplit scrupuleusement. Ce roman qui sonde l’Histoire est un rappel des faits, sorte de devoir de mémoire qui aborde l’univers peu connu des camps de travail parisiens où furent enfermés les “semi-juifs” en 1943. Auteur de La vie tranchée (NB novembre 2008), Bénédicte des Mazery nourrit la fiction avec la réalité et arpente la mémoire. Les secrets de famille répondent à la douleur des personnes déplacées et le remords au chagrin qui défie la raison. La narration alternée fait voyager le lecteur de la guerre à l’après-guerre pour progresser dans le récit. La romancière se réfugie dans une langue simple et belle dont la retenue suscite l’émotion.