Née dans la banlieue chic de Lagos, Deola, presque quarante ans, a étudié à Londres où elle travaille, loin de son pays et de son exubérante famille qui la presse de se marier. Avec ses collègues et amis, Nigérians et Anglais, elle mène une vie de célibataire, indépendante et agréable, qui ne la comble pas pour autant. Lorsqu’une mission l’envoie au Nigeria, elle redécouvre ses êtres chers, sa ville toujours aussi chaotique mais attachante et fait une rencontre qui va changer son existence. Sefi Atta, dont l’itinéraire ressemble à celui de son héroïne, est dramaturge et romancière (Nouvelles du pays, NB janvier 2013). Elle dresse le portrait d’une femme africaine indépendante qui se trouve, à l’heure de la maturité, à la croisée des chemins. Elle décrit sans complaisance le Nigeria, comblé de richesses et ruiné par les crises et la corruption, sa société éclatée par les divisions et les inégalités. Elle aborde avec justesse les thèmes de l’exil, du racisme, de la famille, de la maternité. Écrit d’une plume sobre, parfois sèche mais efficace, agrémentée d’un humour « british », ce roman, bourré de références littéraires et surtout musicales, explore un sujet universel : la difficulté de choisir sa vie.
L’Ombre d’une différence
ATTA Sefi