1977-1978, deuxième année de chroniques radio. On retrouve l’animateur Jacques Pradel qui avec Catherine Dolto, fille de la pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto, interroge cette dernière à partir des milliers de lettres reçues des auditeurs de l’émission « Lorsque l’enfant paraît ». Avec autant de malice que de pertinence, Françoise Dolto corrige ou encourage les parents désemparés, et leur prodigue ses recettes toujours fondées sur le triptyque éducatif : écouter, parler, dire la vérité. Violences, sexualité, handicap, précocité ou adoption, le joyeux trio n’élude aucune question et Dolto y répond avec une modernité étonnante à cette époque.
Évitant brillamment l’écueil de l’enchaînement fastidieux d’un jeu de questions-réponses entre Françoise Dolto et ses auditeurs, Séverine Vidal nous fait découvrir une femme attachante, en avance sur son temps, aussi forte de caractère que douce pour son entourage. On redécouvre surtout le vent de nouveauté que Dolto a fait souffler sur la France de la fin des années 1970, et le changement de regard porté sur l’enfant. Joyeusement illustrée et colorisée par Alicia Jaraba, l’histoire de Françoise Dolto nous fait découvrir par petites touches, en arrière-plan, celle de son mari Boris, de son fils Jean (le chanteur Carlos), ou d’amis de passage qui donnent un relief supplémentaire à ce personnage étonnant.