On l’avait prévenu, Londres, il allait adorer. Régis Franc, dessinateur de BD et écrivain (Ceux qui m’attendent, NB novembre 2008), s’y installe avec femme et enfants en 2005. À peine arrivé, les premiers fantômes apparaissent, celui de Madame Martinez, réfugiée « à jamais étrangère sur une terre étrangère », ceux de son enfance dans un village du Languedoc. Quitter son pays, être paumé sans broncher, ce n’est pas son genre. Pour s’intégrer, il faut apprendre l’anglais, fuir les « expates » et, peut-être, devenir l’ami de Paul McCartney. Il rencontre des agents immobiliers habillés couture, des maçons qui prennent le thé, des plombiers polonais, des jardiniers paysagistes, de vraies et fausses aristocrates. Régis Franc, avec son regard ironique et son humour qui n’a rien à envier aux Anglais, regarde, s’imprègne des coutumes et des codes. Le ton sarcastique des débuts fait place à l’étonnement face à ces Anglais toujours polis et distants. Intégré peut-être, mais le coeur méditerranéen.
London prisoner
FRANC Régis