L’académicien Frédéric Vitoux (Les désengagés, HdN février 2015), né en 1944, se penche une fois encore sur son passé, mais sans le filtre de la fiction, et fait revivre sa jeunesse pendant les Trente Glorieuses. Pourtant, il n’a jamais rien consigné par écrit, mais de ses souvenirs, obstinément nimbés d’un voile vaporeux, surgissent des images ou des noms très précis qu’il analyse avec soin (voire avec suspicion !), pour reconstituer le puzzle de sa vie. Cette démarche donne à son autobiographie un charme original qu’accompagnent une construction bien charpentée, un style limpide et une culture de bon aloi. Son enfance, ancrée dans l’île Saint-Louis à Paris, se déroule dans un foyer aimant, solide, tout juste à l’aise financièrement, à peine troublé par le court emprisonnement du père, journaliste accusé de collaboration après-guerre. Au fil des pages, de ses rencontres et de ses goûts d’alors (cinéma, sport, lecture…), se dessine une personnalité attachante sur un fond d’époque bénie. Une lecture agréable. (L.K. et M.S.-A.)
Longtemps, j’ai donné raison à Ginger Rogers
VITOUX Frédéric