Dans une petite ville d’Alsace, le jour des morts, parents, enfants, cousins se réunissent autour des tartes aux pommes à la cannelle de la tante Steiner. Sont alors évoquées quelques figures de la grande histoire et de l’histoire familiale, en particulier celles des jeunes Alsaciens et Mosellans incorporés, contre leur gré, dans l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale.Maniant la dérision avec un certain talent, Vincent Wackenheim s’attaquait, dans son dernier ouvrage, à des cibles précises de la société contemporaine (La gueule de l’emploi, NB avril 2011). Le propos est ici moins direct et plus universel ; le narrateur, un de ces «malgré-nous», déserteur sans gloire de la Wehrmacht, souligne les ambiguïtés d’une époque où les valeurs traditionnelles sont mises à mal. Cependant faire constater par son personnage que libre-arbitre et vérité sont des notions susceptibles de varier suivant les circonstances n’est pas très original. Si on reste un peu sur sa faim, le style nerveux et la langue colorée de ce court roman rendent sa lecture facile et plaisante.
L’ordre des choses
WACKENHEIM Vincent