Alma, jeune femme d’une vingtaine d’années, quotidiennement obsédée par l’horreur de l’extermination des Juifs à laquelle son grand-père polonais a échappé par l’exil, ne trouve pas le sommeil. Elle voudrait comprendre la logique de l’impensable. Errant dans les rues de Paris, elle laisse son esprit divaguer au gré de sa marche. Ses souvenirs s’égrènent : sa petite enfance quand elle ignorait encore tout du passé, son chien bien-aimé, sa passion pour les jeux vidéo, le baseball, les courses à Auteuil avec, toujours prégnante, cette soif de comprendre le cercle de la vie et l’impossibilité de connaître un oubli qui la sauverait. Dans ce premier roman, Frederika Amalia Finkelstein imagine une héroïne de son âge : l’entrée dans l’âge adulte est difficile quand on a déjà compris que toutes les questions resteront sans réponse. L’Oubli propose une nouvelle lecture de la Shoah, ancrée dans le XXIe siècle. Dans une langue poétique, une réflexion désenchantée se dessine, sorte de divagation sur la vie qui recommence éternellement, mais connaîtra pourtant une fin. Deux générations après la guerre, ce petit livre au ton personnel, comme une triste ritournelle, apporte une réflexion originale, souvent très paradoxale.
L’oubli
FINKELSTEIN Frederika Amalia