Nathan, franco-camerounais de quarante-neuf ans, sans emploi, avec une vague ambition d’écrivain, quitte Paris et sa compagne sur un coup de tête pour partir en Louisiane sur la trace d’un grand-oncle mystérieusement disparu. Sa logeuse, une riche créole, lui présente Zaac, son homme à tout faire, qui l’introduit dans la société locale et lui fait découvrir son pays.
Fabienne Kanor, Je ne suis pas un homme qui pleure, NB juin 2016), également réalisatrice de documentaires, professeur de littérature et de cinéma, immerge le lecteur dans une Louisiane rongée par les tensions raciales et où l’esclavage est encore dans la tête de chacun. De bayous en plantations, le héros s’attache à cette terre ravagée par l’ouragan Katrina et à ses habitants, en particulier les principales victimes, les noirs et les pauvres, à qui il ne reste que les liens familiaux, amicaux, l’alcool, la religion, la musique. Un travail de mémoire sur ses propres racines et son enfance au Cameroun s’insère dans le récit de son voyage. Dans une langue originale et baroque qui puise dans un créole coloré et sensuel, l’auteur réussit à faire coïncider une quête initiatique avec la réalité cruelle d’une société divisée. (C.-H.P. et M.S.A.)