Loukoum mayonnaise

KA Olivier

Victor a une dizaine d’années lorsque son père se voit contraint de partir sur un chantier en Égypte et de confier l’enfant à ses grands-parents maternels. Il est d’abord choyé par ce couple, d’autant que leur fille est partie un jour sans laisser d’adresse. Mais les grands-parents paternels se sentent frustrés de cette intimité et décident de venir s’installer dans la maison d’en face, pour profiter aussi de leur petit-fils. Les tiraillements entre les deux clans, l’un belge, l’autre arabe, ne font alors que s’accentuer.   D’origine libanaise, l’auteur, né de père égyptien et de mère belge, laisse deviner son déchirement entre deux cultures. Si les grands-pères se montrent plus tempérés, jouant les casques bleus entre les deux furies, les grands-mères sont tout à fait caricaturales. Alors que l’une semble une femme aigrie et bornée, on imagine l’autre avec la faconde d’une Marthe Villalonga possessive. À chaque avancée affective d’un camp, le clan adverse riposte et la surenchère verbale va crescendo, atteignant son paroxysme dans la violence physique. L’enfant-otage finit par avoir une indigestion du mélange loukoum-mayonnaise. (M.-C.D. et O.F.)