Loups solitaires

Membre des forces spéciales attachées à la surveillance des centrales nucléaires, Dhiboun est également chargé d’une mission d’infiltration de groupes djihadistes. À la frontière italienne, il emprunte l’ordinateur du célèbre écrivain Gondolfo, puis tous deux disparaissent dans le TGV. En Limousin, Meynandier, chirurgien passionné de gallinacées rencontre Jane, éthologue chargée d’étranges recherches dans un centre secret. Paris s’inquiète de la désertion de Dhiboun ; et le temps passe…  Sur fond de terrorisme, l’auteur (La disparition soudaine des ouvrières, NB octobre 2011) brosse un tableau de plusieurs services de renseignements qui, forts de leur supériorité, refusent de communiquer entre eux. Défaut bien connu du héros qui profite de ces dysfonctionnements pour brouiller les pistes. Ce personnage indéchiffrable, doté d’une personnalité mystique, fascine ses supérieurs qui redoutent sa conversion à l’islam. Commençant comme une banale intrigue policière et s’élargissant en une réflexion géopolitique teintée d’humour, le récit introduit maints protagonistes qui, de gré ou de force, sont mêlés à une guerre secrète achevée en poursuite rocambolesque. Abrupt lorsqu’il cible et caricature les humains, le romancier retrouve une belle douceur d’écriture lorsqu’il magnifie la nature et la sagesse des animaux sauvages, mais il n’évite pas une composition un peu brouillonne. (M.R. et H.V.)