Un enfant couronné de papier rouge met son pas dans celui de l’ours dans un album documentaire, balade rêveuse/rêvée dans les blancs et les bleus du paysage glacé. Le gros animal est décrit en situation, nageant au milieu des débris de la banquise, pistant le phoque qu’il pêche « au trou » comme les rares humains du domaine arctique. La peinture révèle que sa peau est noire. Ses pattes assurant sa prise sur la glace sont massives et pourvues de redoutables griffes. Sa taille, celle de deux enfants de sept ans, est l’occasion de remplir une double page de joyeux enfants en costume traditionnel ou pas. Mais les choses se gâtent pour le sympathique plantigrade et ses adorables oursons nichés dans la neige : la banquise fond davantage chaque année, l’ours faute d’assise ne peut plus se déplacer pour chasser et meurt lentement de faim. La splendeur des couleurs (on reconnaît le talent de l’auteur de La Baleine bleue, NB octobre 2017) bleu-vert et blanc, la grâce des postures d’un solitaire joueur et curieux sont un plaidoyer pour lutter contre le changement climatique. (R.F.)
L’ours polaire
DESMOND Jenni