Frederick Forsyth est vĂ©ritablement original. Son autobiographie nous apprend beaucoup sur sa tardive vocation dâĂ©crivain. Ă lâĂ©vidence douĂ© et volontaire, il dĂ©sirait en effet ĂȘtre journaliste. Il le fut avec succĂšs aprĂšs un passage Ă©clair dans la RAF. Dâabord formĂ© loin de Londres, il rejoint lâagence Reuters, est nommĂ© dâabord Ă Paris, puis Ă Berlin-Est. Tout dĂ©raille lorsquâil rentre Ă la BBC, vĂ©ritable panier de crabes. En Afrique, il couvre la guerre du Biafra ; la rĂ©vĂ©lation de la responsabilitĂ© de lâAngleterre, dans la genĂšse puis la poursuite de ce conflit meurtrier, lui est trĂšs pĂ©nible, sa carriĂšre prend fin lorsquâil se permet de contredire les donnĂ©es officielles. DĂ©sargentĂ©, il ne voit quâune solution : Ă©crire ce qui fut son premier succĂšs, Chacal, et câest le dĂ©but dâune carriĂšre exceptionnelle (Cobra, NB septembre 2011), menĂ©e avec minutie, quâil raconte en dĂ©tail. Il narre, entre autres, des Ă©pisodes qui lâont marquĂ©, certains Ă©tonnants, dâautres trop personnels et, Ă vrai dire, de peu dâintĂ©rĂȘt. (E.G. et B.T.)
L’outsider
FORSYTH Frederick