Love song

DJIAN Philippe

À cinquante-trois ans, Daniel est un auteur-compositeur très réputé mais désabusé. Depuis que sa femme Rachel l’a quitté, huit mois plus tôt, il n’écrit que des chansons tristes, mélancoliques. Son producteur refuse de sortir son prochain album s’il ne contient pas au moins deux morceaux plus enjoués. Entouré de son agent, qui se trouve être le frère de Rachel, et d’une prostituée âgée et droguée, Daniel essaie mollement de se remettre au travail. Mais, surprise : son ex-épouse, enceinte, revient vivre chez lui. La principale caractéristique de ce roman de Philippe Djian (« OH… », NB novembre 2012) est qu’il est construit sans chapitres, sans point d’exclamation, ni d’interrogation. Cela donne un récit dense au ton monocorde, malgré tout parfaitement compréhensible. Les personnages sont tous plus ou moins nombrilistes et la crise de la cinquantaine n’est que survolée. Le héros évolue dans un monde pseudo-culturel où argent, alcool, drogue et sexe sont le cocktail d’une histoire d’amour au cours impétueux qui laisse le lecteur souvent dubitatif malgré la qualité de l’écriture.