Lucie a dix-neuf ans ; elle est en prépa « Normale sup » et en subit la pression, les rivalités et le manque de sommeil. Elle envie Mathilde qui semble sereine et épanouie et, sous son influence, elle assiste aux offices d’une congrégation religieuse. Après un week-end à Taizé, bouleversée, elle commence à douter du sens de son existence qui ne remplit pas son besoin d’absolu. L’amour de Dieu l’envahit, elle abandonne ses études et devient novice. Sa mère et sa meilleure amie Juliette ne comprennent pas. Maëlle Guillaud, la quarantaine, est éditrice. Son premier roman expose un sujet difficile et sensible. En courts chapitres, d’une écriture simple et dépouillée, elle montre le quotidien d’une communauté monastique régie par les voeux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Elle n’en cache ni les zones d’ombre et de tension, ni le dur apprentissage et les humiliations. Elle relate aussi le scepticisme et la tristesse des proches restés en marge d’un tel choix. La manipulation et le sadisme dont sont victimes les novices se rapprochent tristement d’un embrigadement au nom de Dieu. Un ouvrage troublant et dérangeant. (M.-A.B. et V.M.)
Lucie ou la vocation
GUILLAUD Maëlle