En janvier 1902, Lucy Gayheart quitte Haverford, petite bourgade de province. Elle y laisse Harry Gordon, le plus beau parti de la ville qui envisage de l’épouser. À Chicago, où elle perfectionne son piano, elle découvre une autre dimension de la vie en écoutant chanter Clement Sebastian, célèbre baryton. Tel un papillon attiré par la lumière, elle est littéralement éblouïe par le Maître. Musicienne talentueuse et malléable, elle devient son accompagnatrice. Celui-ci se régénère auprès de cette jeune femme de dix-huit ans, innocente et fougueuse. À ses côtés, elle fait son apprentissage artistique et sentimental. Mais son caractère exalté l’emportera dans une passion dévorante et tragique.
Willa Cather est un des auteurs américains les plus encensés du début du XXe siècle (prix Pulitzer en 1922 pour L’Un des nôtres, NB avril 1993). L’exil, le passé, les apprentissages, la création artistique sont les thèmes récurrents de son oeuvre, ainsi que les plaines du nord-ouest américain évoquées ici avec beaucoup de lyrisme et de poésie. Dans un foisonnement de sons et de couleurs, on se laisse bercer par le charme désuet de sa petite musique raffinée car ses héros, romantiques, passionnés et mélancoliques se font les interprètes d’émotions intemporelles.