Le Mexique nâest pas fait pour les Ăąmes sensibles. La dĂ©tective espagnole dĂ©pĂȘchĂ©e sur place pour retrouver un tableau rare de Frida Kahlo, dĂ©robĂ© dans une galerie, prend des risques. Dâautant que des profanations dâautels Ă lâeffigie de la Santa Muerte, Vierge des narcotrafiquants, entraĂźnent au mĂȘme moment une vague dâassassinats au nom de cette Madone. Une procureure alcoolique obnubilĂ©e par son corps ; un inspecteur usĂ© et dĂ©sabusĂ© ; des hommes de main et des hommes dâĂglise ; tous gravitent dans ce marigot mexicain oĂč chaque mort ne reprĂ©sente quâune croix dans les statistiques criminelles de la ville. Le sujet est original. Lâart y prend sa place en suivant le parcours de la cĂ©lĂšbre peintre et aussi la partie historique et politique relative Ă la prĂ©sence de Trotski et Ă sa relation amoureuse avec Frida en 1937, habilement intercalĂ©e dans le roman policier. Les superstitions et le fanatisme religieux sont au coeur du sujet qui cache, sous des airs de roman noir, une rĂ©flexion sur la montĂ©e dâune « religion de crise », nouvelle source de rĂ©confort populaire, illustrant quâau Mexique, risquer sa vie au quotidien renvoie Ă la nĂ©cessitĂ© de pouvoir nĂ©gocier avec la mort.
L’ultime secret de Frida K.
LEĂN Gregorio