Lorsque « Maman Pauline » et « Papa Roger » sont morts, leur fils unique, écrivain francophone enseignant en Californie, n’est pas revenu au pays. Vingt-trois années n’ont cependant pas réussi à entamer son attachement au Congo. Le voici de retour à Pointe-Noire « ce paradis de misère », peuplé par l’imaginaire ancestral et culturel. Accueilli par ceux qu’il a connus, il revisite les lieux de sa jeunesse et, côtoyant les ombres du passé, il retrouve ses émotions d’adolescent et revit ses adieux à sa mère. Ce récit autobiographique d’Alain Mabanckou (Écrivain et oiseau migrateur, NB janvier 2012) est une composition littéraire à la mémoire de sa mère, un « tombeau » qui lui rend vie. Usant de métaphores, mêlant anecdotes jubilatoires et réminiscences poétiques, illustrant ses propos de quelques photos, l’auteur retrace aussi l’évolution politique du Congo. Titres de films et de romans scandent les étapes de ce voyage. Ils renforcent la rencontre voulue des deux mondes qui cohabitent en lui : un nouvel homme pourra naître sans regrets du « gamin de jadis ».
Lumières de Pointe-Noire
MABANCKOU Alain