François Cavanna devait ĂȘtre maçon comme son pĂšre italien, ou postier⊠Il devint dessinateur, journaliste et Ă©crivain. Quatre-vingt-sept ans : lâheure des bilans. Enfance heureuse Ă Nogent-sur-Marne, pĂ©riode noire du travail obligatoire en Allemagne en 1943, aventure exaltante de Hara-Kiri puis de Charlie Hebdo dans les annĂ©es soixante. Une vie riche, pleine dâamours exigeantes et dâamitiĂ©s, celle des copains, de la petite Virginie⊠Mais aujourdâhui, la cohabitation avec la vieillesse et « miss Parkinson ».
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MĂȘme ceux qui connaissent lâhistoire de Cavanna grĂące Ă ses livres et articles retrouvent avec plaisir ces rĂ©flexions et ces fragments de vie sans chronologie, mais titrĂ©s et datĂ©s, que colorent un humour dĂ©capant, une langue argotique imagĂ©e, et un bel appĂ©tit de vivre. MalgrĂ© les dĂ©ceptions que lui ont causĂ© quelques compagnons, nulle mĂ©chancetĂ© chez lâauteur, mais franc-parler cru, luciditĂ© et modestie ; lâarme du rire est surtout dirigĂ©e contre lui-mĂȘme et le sauve du tragique. Ce livre est une victoire contre la maladie, car Cavanna ne peut Ă©crire quâen se colletant avec une plume et un papier, combat plus difficile encore quand la main ne rĂ©pond plus. Bravo lâartiste !