Lune trompeuse

En 1943, l’Italie du Nord est occupée par l’Allemagne et le major Martin Bora, rentré de Russie, est chargé d’organiser la chasse aux Partisans et aux Juifs dans la région de Vérone. Bien que blessé dans un attentat, il poursuit sa mission et lorsqu’un notable fasciste, Lisi, est assassiné, il se trouve contre son gré chargé de l’enquête. Bora doit collaborer avec l’inspecteur italien Guidi. Le premier accuserait volontiers Clara, épouse de la victime, le second, sensible au charme de la jeune femme, la défendrait volontiers. Le passé de Lisi est trouble et la période dramatique.

Plus que l’intrigue policière, correctement menée et conclue de façon assez convaincante, c’est la psychologie des personnages qui concentre l’intérêt. Martin Bora, héros de Lumen (NB juillet 2009), fils de grande famille, mal vu des SS dont il a dénoncé les atrocités, sans pitié pour lui-même. Son apparente dureté cache les blessures, fascine Guidi, policier aimable étouffé par sa mère, qui s’émeut facilement. Totalement différents, les deux hommes collaborent, avec parfois des moments de tension, dans une atmosphère difficile, historiquement bien reconstituée. Un ouvrage qu’on lit sans s’interrompre !