L’usage des ruines

JOUANNAIS Jean-Yves

Vingt-deux rĂ©cits de destructions, saccages ou Ă©radication de villes portent les noms de personnages impliquĂ©s, observateurs ou participants, cĂ©lĂšbres ou inconnus. De Sumer Ă  Ground Zero – en passant par l’AntiquitĂ© grecque et romaine, les guerres de religion et invasions turques, les deux conflits mondiaux – les dĂ©vastations, viols et massacres soulignent le contraste entre conquĂ©rants lettrĂ©s et actes inexpiables. Des incises Ă©rudites, autres tĂ©moignages, dĂ©notent une obsession inhabituelle des combats dont les ruines Ă©loquentes sont les traces honorifiques ou honteuses. Critique d’art et Ă©crivain, l’auteur est une encyclopĂ©die vivante, et pose beaucoup de questions sur la signification profonde des guerres. Le style est variĂ©, tantĂŽt dramatique, poĂ©tique ou Ă©pique, tantĂŽt ironique ou dĂ©sinvolte, mais le principe de prĂ©sentation Ă©mousse l’intĂ©rĂȘt. L’ouvrage est trop Ă©clatĂ© pour dĂ©gager des idĂ©es directrices claires sur l’instinct destructeur des hommes. Mais il est intĂ©ressant si on le dĂ©guste Ă  petites doses.