La carrière de Charlie, un adolescent français, héros dans les années cinquante d’une série américaine à Hollywood, est brisée par un scandale et la mort tragique de son ami Teddy. Depuis, Charles vit en reclus dans sa villa, où il se projette sans cesse les épisodes filmés autrefois. Gravement malade, l’impresario de Teddy l’appelle à son chevet. Sur la route vers Bruxelles, les souvenirs affluent.
Après des documentaires sur les reines du polar, dont Patricia Highsmith (Un long et merveilleux suicide, N.B. juillet 2003), François Rivière revient au roman. Il peint le monde superficiel de Hollywood et surtout les affres de jeunes gens à la fois attirés et terrifiés par l’amour homosexuel qu’il décrit avec crudité. Le récit de Charles, le narrateur, semble d’abord confus, les événements se bousculent en désordre, mais un subtil glissement entre présent et passé révèle progressivement le drame de ce misanthrope qui se réfugie encore sous un personnage fictif pour ne pas affronter la réalité.