Lyuba vit avec sa famille dans un « platz », un bidonville qui regroupe de nombreux Roms. Pendant que les hommes chinent ou réparent, la mère mendie et Lyuba accompagne en musique sa soeur qui chante dans le RER. Tout est froid, humide et boueux, alors elle rêve de la maison qu’ils ont quittée il y a quatre ans en Roumanie et de celle que son père y construit dès qu’il a un peu d’argent… ou qu’il doit quitter la France. Ici les policiers contrôlent les papiers et la durée de séjour ; les bulldozers détruisent un platz après l’autre. L’espoir, c’est le « baxt », la chance, qui fait connaître à Lyuba une « gadji », une non-Rom, Jocelyne, passionnée d’astronomie.
Un éclairage inédit sur le quotidien des Roms, au-delà des apparences. L’accent est mis sur la solidarité, les liens familiaux, la défiance envers les personnes extérieures au groupe, l’aspiration à une vie stable et respectable et à la chance de posséder un toit. Les croquis de Ronan Badel mettent en valeur le texte en illustrant détails et situations fortes. Le choix des couleurs oscille entre la froideur du bleu et la chaleur de l’orangé : souffrance et espoir. Le dossier, en fin d’ouvrage, donne des repères historiques et sociologiques utiles pour mieux connaître cette population dont seule une partie est migrante.